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Carnet de voyage:

Soo-ah s'day !

Kompong Cham: 27 mars.



Passage de la frontière cambodgienne par Trapeang Kriel.

Trente minutes et trente dollars pour passer du Laos au Cambodge.



Notre bus va directement des 4000 îles à Kompong Cham. 

Avant le passage de la frontière, tous les passagers donnent leur passeport et la somme indiquée à un des employés de la compagnie de bus. Il s'occupe de tout.

Le visa coûte 20 dollars, le montant des bakchichs varie. Pour nous, la somme était de dix dollars par personne. Eh oui, pas mal de monde à commissionner, les employés des postes frontaliers et celui de la compagnie de bus.

Même ceux qui ont déjà leur visa doivent payer!

Phrase entendue: "Je me fiche que vous ayez déjà payé votre visa, moi vous ne m'avez pas payé, donc vous ne pouvez pas rentrer" dixit un cambodgien.



En file indienne, on nous prend la température. Sous un parasol, des chaises et une table délimitent la zone de quarantaine. Les roues des bus sont aspergées d’insecticide.

Il semblerait que les maladies et les insectes s’arrêtent eux aussi à la frontière. 

La technique amuse, peut être sert-elle à justifier le bakchich.

 

Le paysage est sec et plutôt monotone.

Cinq heures de route, nous voici à Kompong Cham littéralement, "Port des Chams"Groupe ethnique d'Asie convertit à l'islam.

 

 

Petite ville au bord du Mékong avec ses grands boulevards bordés d'arbres. Ici le touriste se fait rare.

Au temps de l’Indochine française, la ville cosmopolite, attirée pour son artisanat, ses parcs et son architecture.

Son charme coloniale n'est plus! La ville a été entièrement rasée par les khmers rouges.



Balade au marché et sur les quais. 

Le style "sortie du lit" plait beaucoup. Ici, la mode est au pyjama. La majorité des femmes en portent. Les tissus aux motifs colorés, oursons ou fleurs, sont assortis d'un petit sac.


Moto en main, nous rejoignons le Vat Nokor. Temple dont la construction aurait débutée au 10 ème siècle.
Visite du Phnom Srei (colline des femmes) et du Phnom Pros (colline des hommes). Sur chacune de ces collines se trouve un temple.


La légende raconte :

« Une reine nommée Srei Ayuthyéa régnait sur le pays des Khmers. Elle était célibataire, à cause de son rang, personne n’osait  la demander en mariage. Elle choisit donc son époux. Suivant l’exemple de la reine, les femmes de son royaume l’imitèrent et se mirent à demander les hommes en mariage.
Au bout d’un moment, cette coutume ne convenait plus aux femmes qui perdaient souvent la face en essuyant des refus.
Lorsque la reine mourut, les femmes décidèrent d’un concours les opposants aux hommes. Si ces derniers remportaient le challenge, la situation ne changerait pas. À l’inverse, s’ils perdaient, ce serait désormais à eux de demander les femmes en mariage.
Il fut ainsi décidé de constituer deux groupes de sexes opposés et de bâtir chacun, durant une nuit, une colline artificielle. Il était convenu d’arrêter les travaux lorsque l’étoile du matin (Pkay preuk) apparaîtrait dans le ciel. Celui qui aurait alors élevé la plus haute colline serait déclaré vainqueur.
Chaque groupe se mit au travail. Durant la nuit, une poignée de femmes, voyant la colline des hommes s’élever rapidement, eut l’idée d’hisser une petite lanterne fixée sur un bambou, le plus haut possible dans le ciel, du côté nord-est de la colline. Les hommes prirent cette lumière pour l'étoile du matin et cessèrent leur labeur. Ils s’endormirent, laissant aux femmes le soin de terminer leur colline jusqu’au lever du soleil. Au chant du coq, les hommes s’éveillèrent enfin et comprirent, trop tard, leur erreur.
Ce sont désormais les hommes qui demandent les femmes en mariage au Cambodge. »

Siem Reap : 29 mars.


Départ 07h30 direction les temples d’Angkor!
Cinq heures de route. Les films tournent en boucle dans le bus. Bruce Lee est à l'honneur. Le public est captivé.



Les temples d'Angkor.



Le site d’Angkor est très grand, pour en voir une grande partie et à un rythme agréable, il vaut mieux rester une semaine.



Les pass : 20$ la journée,  40$ les 3 jours, 60$ la semaine.
Nous prenons le pass 3 jours. Le pass est valable pour trois jours de visite dans la semaine donc on peut facilement alterner entre visites et repos. 


Arrivée à Siem Reap, les chauffeurs de tuk-tuk sont nombreux, nous sortons de la foule.
Un jeune chauffeur nous suit, il parle bien anglais et est plutôt sympathique. Il nous propose de nous faire faire la visite du site (le grand tour)
Après négociation, nous acceptons, 10 dollars la visite. Rendez-vous le lendemain matin.

 

 

Roy, notre chauffeur n’est pas là, il a envoyé quelqu’un d’autre à sa place. Son remplaçant essaye de renégocier la course. Nous restons ferme, 5$/pers pour le grand tour. Nous le savons c’est un très bon prix. La plupart des personnes rencontrées avaient payé le double.

Après 15 min de discussion, nous voilà enfin partis à la découverte des sites d’Angkor.


Les temples d’Angkor sont très visités. 
Certes le lieu est grand, mais l’afflux de touristes peut vite devenir désagréable.

Comment visiter le site en évitant la foule ?


En mars, avril et mai la chaleur est écrasante. L’avantage,  il y a moins de monde, l’inconvénient, on est vite épuisé et il vaut mieux éviter de sortir entre midi et 16h. Le thermomètre a atteint les 45°C quand nous y étions.


Conseil : éviter les vacances scolaires chinoises.


Six heures du matin. Pour éviter la foule, mieux vaut filer directement au Preah Khan. Ne pas s’arrêter au temple d’Angkor Wat où tout le monde attend le lever du soleil.

Ainsi vous avez une demi-heure, voir une heure d’avance sur certains groupes.

Une grande partie des touristes visitent uniquement les temples les plus célèbres: Angkor Wat, Angkor Thom et Ta Prohm



 

Le site, très vert, est agréable.

Nous avons visité 7 temples ce jour-là. Nos préférés :


- Le Preah Khan. Bel arbre dans la roche vers la porte est.


- Le Pre Rup pour ses grandes tours en briques érigées en haut d’une terrasse.


- Le Ta Prohm pour sa végétation qui envahit la roche.
 

Retour vers 13h à Siem Reap.


La ville de Siem Reap. 

Balade au coucher du soleil le long de la rive aménagée. Plusieurs petits temples. La ville se visite facilement à pied, grands trottoirs, arbres et fleurs décorent la rive.

Le centre se réveille vers 18h quand les touristes rentrent de leur journée à travers les temples. Pub street a des airs de Khao San Road à la tombée de la nuit. On aime ou on déteste.


Le marché couvert offre une multitude de produits: fringues, bijoux, fruits séchés, ect. Les prix sont exagérés.
Surprise, nous trouvons un petit stand de nouilles au centre du marché. Les plats sont à moins de 0,75$, sûrement le repas le moins cher de la ville.  Nous goûtons à une galette, à base de poudre de riz, fourrée aux brèdes. Très bon! 


31 mars.
Suite des temples d’Angkor. La petite boucle.


Le site ombragé d’Angkor se prête bien à une balade à vélo. 
05h30, direction Angkor Thom et plus exactement le Bayon. Très beau site!

A cette heure-ci, personne. Nous étions quatre sur le site. Le soleil se lève est éclaire petit à petit les visages aux sourires énigmatiques.
Balade dans Angkor Thom. A dix heures le site commence à se remplir.

Nous nous dirigeons ensuite vers le fameux Angkor Wat.  Nous y arrivons à midi, toujours autant de monde. Visite éclair.


Autour et dans les temples, de nombreux vendeurs et petites vendeuses de babioles. Les fillettes nous interpellent toutes de la même façon.
« - Hello, where do you come from?  -France!  - France, capitale Paris, président François Hollande. Vous acheter bracelets, boissons fraîches ! »

 

Nous resterons deux jours de plus à Siem Reap, repos et balades.

Rencontre avec l’association Concert, bien connue à Siem Reap, elle regroupe plusieurs associations et ONG de la région. (Cf. Acteurs du développement durable)

Battambang : 03 Avril.


Siem Reap - Battambang: 4 heures de bus.

Clips musicaux, karaoké, puis film américain doublé en cambodgien. Voir Tom Cruise parler le Khmer, un grand moment.


Moto en main nous partons découvrir les environs.
Direction le nord.

Nous traversons de petits villages. Certains sont spécialisés dans la fabrication de galettes de riz, les feuilles sèchent au soleil.
 

De nombreux temples longent la route.
Arrêt au Vat Ek Phnom. En face du bouddha assis, un petite esplanade sert d’école.

L’association Children Action for Development permet aux enfants du village d'assister à des cours de khmer et d'anglais. Deux jeunes américains sont en train de donner des cours. 

Nous discutons avec Thy, un jeune d’une vingtaine d’année. Il gère l’école en l’absence du responsable. Étudiant, il travaille pour cette association depuis trois ans. Il aimerait plus tard devenir professeur d’anglais.



04 avril.


Rendez-vous à 09h devant le restaurant Smokin’ Pot pour un cours de cuisine cambodgienne. (10$ par personne)


Petit tour au marché pour acheter nos ingrédients.

L’endroit est très animé, ce sont les femmes qui vendent: fruits, poissons frais (le nôtre bougeait encore dans le sachet), anguilles, porc, tortues, etc  Au Cambodge, tout se mange, les insectes (tarentules, criquets, etc ), le crocodile (assez cher), et même les tortues.


Aux fourneaux! Nous avons trois plats à cuisiner:


L'amok de poisson: poisson cuit avec de la noix de coco, du curry à base de citronnelle, curcuma, gingembre et piment. Le tout accompagné de quelques légumes. Un régal!


Une salade de papaye. La papaye verte finement émincée se mange avec un peu de citron vert et de cacahuètes.


Un lok lak au bœuf. Émincé de bœuf cuit avec des épices et beaucoup de poivre. Se mange froid avec de la salade.


14h. Le ventre bien rempli, nous reprenons la moto pour nous diriger vers le sud.



Direction le bamboo train ou norry.

Plateau en bois de 3 mètres de long avec de fines lattes de bambous posées sur les rails. Le matin, le train sert de moyen de transports aux habitants. La journée ce sont davantage les touristes qui l’utilisent. L’attraction devrait disparaître l’an prochain. La construction d’une ligne de chemin de fer reliant la ville à Phnom Penh devrait débuter en 2014.


Arrêt au village de Vat Kor, connue pour ses belles maisons en bois, construites il y a plus de 1000 ans. Maisons avec de larges vérandas, entourés de vergers.


Dégustation de vins au domaine viticole de Prasat Phnom Banan. On y cultive des cépages de shiraz et de cabernet sauvignon.
Le rouge piquait un peu mais le cognac et la liqueur de gingembre n’était pas mal.

Kompong Chhang : 05 avril


Petite ville située près du lac Tonlé Sap.

L’endroit est peu fréquenté par les touristes. Très peu d’hôtels dans la ville.
 

Un chauffeur de tuk-tuk nous fait visiter le centre et les alentours.
Première visite. Nous rejoignons le village flottant de Phoum Kandel. 
Nous naviguons à travers le village: maisons, bars flottants, petite barque marchande, ect.
Dans une petite barque nous naviguons entre les maisons. Nous avons le sentiment de déranger.

Les habitants, d’origine vietnamienne, vaquent à leurs occupations. Certain dorment dans leur hamacs, d’autres font leur toilette ou jouent aux cartes.


Retour sur terre.

Pour le goûter, quelques insectes. De jeunes cambodgiens nous expliquent comment les manger. Il faut enlever les ailes des scarabées. Les petits criquets ne sont pas mauvais, petit goût de friture. Les cambodgiens en raffolent.



Deuxième visite. Le village d’Ondong Rossey.

L’endroit est spécialisé dans la poterie. L’activité est principalement féminine. La boue est récoltée à une vingtaine de kilomètres, elle est broyée pour obtenir de l’argile. La couleur rosée des poteries apparaît après cuisson.
La balade, intéressante, offre surtout une belle vue sur les champs, les rizières et les palmiers à sucre.

Phnom Penh : 07 avril.


Deux heures de bus, nous voici dans la capitale cambodgienne.

La ville est moderne, certaines rues sont marquées par l’époque coloniale. La ville est d’ailleurs quadrillée à la française.

Ici, la moto est reine. Aux heures de pointe, les deux roues empruntent les trottoirs. A pied, les obstacles deviennent nombreux. 

Le cœur de la ville et les quais sont bordés de quelques parcs. Le soir au parc Vat Botum, les gens se retrouvent pour une séance d’aérobic ou pour grignoter beignets, insectes ou autres en flânant.
Les chantiers sont nombreux. Les buildings devraient encore s’allonger.


Visite du palais royal. Résidence royale et sanctuaire bouddhiste. Plusieurs pavillons et pagodes joliment décorés.


09 avril.


Rendez-vous à 10h au centre de l’association Taramana

(Cf. Acteurs du développement durable)
L’association permet aux enfants d'un bidonville de suivre des cours de khmer, d'anglais et de français en plus des cours dispensés par l’école publique.
Nous passerons toute la matinée au centre. Accueil très sympathique de l’équipe. On nous présente aux enfants.
Des repas sont délivrés gratuitement. Les familles les plus pauvres bénéficient de rations de riz tous les mois. Les enfants sont aussi vaccinés et ils bénéficient gratuitement des soins de santé.
L’établissement devrait s’agrandir rapidement.

Visite émouvante du musée Tuol Seng.
Ce lycée transformé par les khmers rouges en prison est tristement connu sous le nom S-21. Prison secrète en plein cœur de la ville.


Témoignages des atrocités commises. Visite des chambres de torture, les traces de sang sont encore présentes sur les murs. La visite est éprouvante. Plus de 20000 personnes y ont trouvé la mort, une poignée (dizaine ou vingtaine) ont survécu.
C’était le plus grand centre de détention et de torture du pays sous les khmers rouges.


Ce génocide date seulement des années 1975-1978. 
Il a considérablement marqué ce pays.

Après ce massacre, c’est la famine qui sévit pendant des années. 

Le Cambodge est aussi le pays le plus miné au monde. Il y a eu plus de mines posées durant cette période que pendant la 1ére et 2nd guerre mondiale.
 

Le Cambodge n’est peut-être pas le pays le plus attrayant que nous ayons visité. Les paysages sont plutôt monotones et de mars à juin tout est très sec. En revanche, nous avons trouvé les habitants très agréables. Une certaine légèreté règne dans le pays. 
Le Cambodge est un pays en train de retrouver son identité, cela fait à peine vingt ans que le pays peut enfin se reconstruire.

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